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Mathématicien de formation mais déjà très préoccupé par la médicalisation de la société, le Dr Girard est devenu médecin tout en menant des recherches sur la modélisation mathématique en biologie. Après un passage aussi bref que mouvementé comme salarié dune grande firme pharmaceutique, il a développé, en France, la première activité libérale de conseil en pharmacovigilance (étude des effets secondaires des médicaments) et en pharmaco-épidémiologie (application des méthodes épidémiologiques à l'évaluation des effets médicamenteux, qu'ils soient bénéfiques ou indésirables), tout en pratiquant comme psychothérapeute d'inspiration freudienne. A côté de ses travaux consacrés à la médecine et au médicament, il a publié comme critique littéraire sur le roman réaliste (Flaubert [1], Zola) et le conte merveilleux (Grimm [2]).
Il a tiré de cette expérience une vue globale de la pharmacie industrielle dans ses aspects technico-scientifiques tout autant que réglementaires ou commerciaux, mais aussi une sensibilité particulière à la souffrance humaine (iatrogène, notamment : cf. Formuler l'indicible pour évaluer l'inconcevable ) ainsi qu'à la rhétorique fictionnelle du discours médical renforcée en cette dernière espèce par une exigence de preuves acquise au contact des sciences « dures ».
Peu après la première loi sur la recherche biomédicale (« Loi Huriet », déc. 1988), il a demandé et obtenu son inscription sur la liste des experts judiciaires dans une spécialité alors inédite (Médicament et recherche biomédicale) : à ce titre, il a été missionné dans de nombreuses affaires de santé publique (hormone de croissance, diéthylstilbestrol, anorexigènes, cérivastatine, vaccin contre l'hépatite B, éthers de glycol), avant de se voir sa réinscription refusée à la suite d'un harcèlement judiciaire (cf. L'expert dans les prétoires) qui a fait l'objet dune certaine médiatisation [3] [4]. Malgré cette éviction, il reste expert européen (AEXEA) et, outre son activité interdisciplinaire (recherche, consulting, expertise, psychothérapie), il poursuit son dialogue avec les juristes par voie de publication ou d'enseignement.